Le centre de la demeurance est le foyer, aussi la cheminée est-elle monumentale. Etablie au fond de la pièce et à droite de l’entrée et contre le pignon, elle est parfois construite en pierres taillées, moulées ou même sculptées. Le « mantis » soutenu par des corbelets est surmonté de la hotte à laquelle le fusil est accroché. Une « palette » (tablette en bois) forme étagère, elle supporte le crucifix et elle est souvent décorée d’une bordure dentelée en papier.

Le foyer est élevé de 0,40 m au dessus de la « place ». on y observe un trou où l’on dépose les cendres que l’on appelle « fournaise » et au milieu du contre cœur se détache une pierre en surplomb, « la roche de très le feu » comme on dit dans le mené, ou la « roche du fourné » contre laquelle s’appuie le chaudron pendu à la crémaillère.

A la crémaillère le chaudron avait l’habitude de dire :

« Tiens bon grande dent »,

et il disait au tison qui rougeoyait :

« Prends garde à ton rouget, si mon derrière défonce,

je te tuerai net »

 

La disposition des meubles est de cacher le mur du fond. On y aligne les lits et les armoires et aussi la grande horloge de façon qu’ils soient les meiux éclaurés possible et derrière eux on aménage un passage étroit, une « venelle » appelée « la ruelle aux charniers ».

Les « lits à courantes » du Mené étaient beaucoup moins sculptés qu’ailleurs et souvent des cretonnes à grosses fleurs rouges remplaçaient les volets. Ils étaient précédés de maies(meu dans le mené) . D’autres maies étaient également situées près de la cheminée ou le long du mur de l’étable car il n’était pas rare de voir l’étable et l’habitation se partager la même grande pièce. On avait ainsi plus chaud, on surveillait plus facilement les bêtes et on pouvait leur donner à manger sans sortir de la maison.

Le grenier à grains ou « solier » est situé au dessus de la demeurance, on y accède ordinairement par une échelle.

Quelques boîtes d’horloge de style Louis XV datent de la fin du XVII siècle mais les horloges ne furent vraiment en usage que sous Luis Philippe. Très hautes, droites, extrêment ornées, souvent marquetées, elles étaient dotée de corniches remarquables et placées entre les armoires.

On ne s’éclairait parfois qu’à la lumière du foyer, on faisait alors une « grande réjouie » qui illuminait toute la pièce. En temps normal on se servait de chandelles de « rousine » (résine) qu’on allumait avec des tisons.