L'allée couverte du Rocher

Selon Mr J.B. Colleu (pour la société d'emulation des Côtes du Nord 1896), l'allée couverte du Rocher est décrite comme suit.

Longueur : 13,50m, largeur : 1,70m, hauteur : 1,30m

  • 7 supports en place du coté N.E
  • 9 du coté S.O
  • 8 belles tables (les autres piliers et tables avaient été enlevées, détruites  et utilisées en pierre de taille

En septembre 1896, Mr Colleu l'a fouillée, voici ce qu'il en dit :

"Nous avons fouillé la crypte de ce superbe dolmen (allée couverte est le terme correct actuellement) sur une longueur de 9m de la partie sud et nous avons constaté qu'elle avait été violé à une époque tres reculée, au temps de l'occupation romaine, certainement.

Son mobilier devait être très important si on en juge par les débris que nous y avons recueillis, à savoir:

  • de nombreux fragments de poterie provenant d'une quinzaine de vases au moins, différents par la forme, les dimensions et la nature de l'argile; deux pièces sont ornées de dessins et une à fond plat est munie d'un pied.
  • deux pendeloques en pierre, dont l'une est à moitié percée.
  • trois silex taillés
  • une hache (ou amulette) en pierre, variété de quartz (sans doute une hache polie)
  • plusieurs cailloux apportés intentionnellement
  • un polissoir en grès bien caractéristique
  • des ossements présumés humains
  • des cendres et du charbon

 

Le tout épars dans une terre friable de 0,40m d'épaisseur reposant sur une couche d'argile étrangère au sol naturel, nivelée et fortement battue.

Malheureusement, en janvier 1897, le propriétaire d'alors, Mme Badoual a vendu à un maçon les piliers et les tables restant. Averti trop tard, Mr Colleu a pu tout de même obtenir du maçon de laisser en place les pierres restées intactes; il ne restait plus alors que deux supports indiquant la ligne N.E et sept sur le rang S.O. L'unique table en place était encore fortement inclinée au sud et appuyée contre le tronc du chêne; une seconde table reposait à coté à terre et de nombreux morceaux des autres pièces gisaient sur le sol.

Actuellement, il ne reste plus que deux ou trois piliers, il semble qu'elle ait fini de disparaître dans les années 20 ou 30.

En 1912, le Vicomte Frotier De la Messelière avait dessiné ce qu'il en restait alors. Une série de cartes postales ont été tirées à partir de la photographie de ce monument, ce monument était en roche quartzitique.

 

Extrait : Annales du Mené 1987